PROMENADE SUR LA BUTTE MONTMARTRE - 1ère partie

Vendredi 29 septembre 2017 // ► MONTMARTRE (2)

PLAN ET ITINÉRAIRE IMPRIMABLES CI-CONTRE
ainsi que le plan du CIMETIÈRE DU CALVAIRE

Le signe ► indique qu’un clic sur la photo en fait apparaître une seconde ou un agrandissement de la première

À L’ASSAUT DU CIEL !…
ET DE LA BUTTE MONTMARTRE

Départ de la Station de métro “Anvers”, devant la bouche style Art nouveau d’Hector Guimard.

Le métro Anvers et l’Élysée Montmartre
► La démolition du mur des Fermiers généraux en 1860

Nous nous trouvons exactement sur le tracé du Mur des Fermiers généraux, construit juste avant la Révolution (ce mur murant Paris qui rendit Paris murmurant). Il fut démoli en 1860, lors du rattachement de Montmartre à la ville.

Rue de Steinkerque


2 : Demeure de 1911 à 1947 du compositeur Henri Casadesus qui fonda en 1901 la "Société des instruments anciens".

Demeure d’Henri Casadesus (plaque)
► Société des instruments anciens

12 : Demeure de Michel Zévaco, militant anarchiste, auteur de nombreux romans dont la série des "Chevalier de Pardaillan".

Michel ZÉVACO ►
Sa demeure au coin de la rue d’Orsel

Place St Pierre et jardins du Sacré-Cœur


Ancien square Willette, rebaptisé récemment square Louise Michel après qu’on se soit souvenu que ce caricaturiste montmartrois, farouche opposant au Sacré-Cœur où il pénétrait en criant "vive le Diable", s’était présenté comme "Candidat antisémite" aux élections de l’arrondissement en 1889.

Adolphe Willette ►
son affiche antisémite pour les élections de 1889

Envol du 1er ballon postal, le Neptune, pendant le siège de Paris le 23 septembre 1870.
Léon Gambetta quitte la capitale assiégée pour rejoindre Bordeaux avec le ballon "Armand Barbès", affrété par Nadar, le 7 octobre 1870. Plusieurs ballons postaux quitteront Paris depuis cette place.

Gonflage d’un ballon
► Le départ de Gambetta

Les principales entrées des carrières de gypse de Montmartre se trouvaient à la hauteur du bassin haut. Nombre d’insurgés y furent massacrés après s’y être réfugiés lors de la répression des révolutions de Juin 1848 et de 1871.

Rue Ronsard


Ancienne carrière où Cuvier, promoteur de la paléontologie mais aussi du racisme, découvrit ses premiers fossiles d’animaux préhistoriques en 1798.

Georges CUVIER
► Plaque indiquant l’emplacement des carrières

La Butte était alors un véritable gruyère, du fait de la qualité de son gypse, et donc de celle, réputée, du "plâtre de Paris" dont il était le principal constituant. Ce plâtre épargna à la ville les gigantesques incendies qui ravagèrent toutes les grandes capitales européennes, grâce à l’obligation qui fut faite d’en enduire la façade de bâtiments alors essentiellement en bois, afin d’éviter la propagation des flammes d’un pâté de maisons à l’autre.

Rue André del Sarte


17bis : Dernier puits de Montmartre retrouvé en 1988. Il s’est créé depuis une "Association des Amis du Puits".

Le dernier puits ►

Rue de Clignancourt à gauche


15 : À la Brasserie Suisse se tenait la bourse commerciale des ramasseurs de cataplasmes, pour le recyclage de l’huile...
24-26 : Magasin Dufayel ; un des premiers "temples de la consommation". Il prit le titre de Palais de la Nouveauté puis de Palais du travailleur. Le fronton, sculpté par Dalou, représente le char du progrès entraînant le commerce et l’industrie. Premier magasin à stratégie commerciale moderne qui instaura un système d’abonnement et promut la vente à crédit, entre 1856 et 1930.

Le temple de la consommation DUFAYEL
► avec son dôme

ses employés
► son escalier

41 : Demeure du blanquiste Théophile Ferré, dit Théo, membre de la Commune exécuté à Satory. Se tenaient chez lui des réunions du Comité de vigilance du 18ème arrondissement auxquelles participait Louise Michel en 1870-1871.

Théo FERRÉ ►

On traverse l’ancienne place des Hirondelles


C’est là que stationnaient les voitures à chevaux de la compagnie du même nom en 1840.

On laisse à droite la

Rue Christiani


17 : Demeure du chansonnier et poète Aristide Bruant, animateur du Chat noir et du Concert Pacra, propriétaire du Lapin Agile, auteur des ”Canuts”. Il meurt là à 73 ans, le 12 février 1925.

Aristide BRUANT ►

On laisse également la

Rue Myrha


80 : Cachette d’Eugène Pottier après la Commune. Il y écrit les paroles de l’Internationale, en juin 1871.

Eugène POTTIER ►

63 : Barricade sur laquelle le général polonais Dombrowski, diffamé par le provocateur Veysset, se fait tuer le 23 mai 1871.
Eugène Varlin est blessé le même jour sur une barricade dressée en travers du boulevard Barbès.

On reprend sur quelques mètres la

Rue de Clignancourt


42-54 : Emplacement du Château Rouge, construit en 1780. Bal depuis 1844. Détruit en 1882.

Le Château rouge
► pendant la Commune

Joseph Bonaparte (frère de Napoléon), y installe avec Marmont et Mortier, son poste de commandement et le Conseil de défense le 30 mars 1814, en vue d’organiser la résistance de Paris contre l’avancée des coalisés.
Il abrite en 1847 le "Nouveau Tivoli" où se tient le premier des banquets réformistes contre la Monarchie de juillet. À l’initiative d’Odilon Barrot, il réunit 1200 personnes, dont 86 députés. Cette campagne aboutira à la Révolution de 48.
Les généraux Lecomte et Clément-Thomas y sont détenus lors de leur arrestation, le 18 mars 1871, avant d’être transférés au poste de la rue des Rosiers où ils seront exécutés.
Transformé en cour martiale, il verra le massacre de nombreux Communards pendant la Semaine sanglante.

Rue Ramey


8 : Emplacement de la salle Maurer. Lieu de représentations du "Théâtre social" au début du 20ème siècle.

On peut pousser jusqu’à la

Rue Nicolet


14 : Demeure de Paul Verlaine chez ses beaux-parents Mauté. C’est là que Rimbaud le rejoint en septembre 1871.

Paul VERLAINE
► par Courbet

Revenons sur nos pas pour prendre la

Rue du Chevalier de la Barre


Nous empruntons l’itinéraire par lequel Eugène Varlin, dénoncé par un prêtre et capturé près du square Montholon, fut ramené jusqu’au sommet de la Butte, lieu de son exécution sommaire. Un infâme calvaire, d’une violence inouïe, à la mesure de la trouille que venait de connaître la bourgeoisie parisienne. Elle s’acharna contre celui que ses camarades appelaient "l’Honneur du Prolétariat" et qui fut sans doute un des plus valeureux dirigeants du mouvement ouvrier français.

La rue du Chevalier de la Barre

22 : Siège du journal "l’Anarchie" d’Albert Libertad. Il y tient ses "causeries populaires" à partir d’octobre 1902.

Albert LIBERTAD
► L’ANARCHIE (1907)

Nous croisons la rue Lamarck


5 : Emplacement du moulin de la Lancette de 1635 à 1836. 4ème moulin de Montmartre ; le seul ayant appartenu à l’abbaye. Son premier propriétaire était un chirurgien, d’où son nom.
À sa place sera construite en 1859 la Tour de Solférino, que l’on voit sur nombre de gravures d’époque dominant Paris. Elle sera partiellement démolie en 1870 pour ne pas servir de repère à l’artillerie prussienne.

La tour de Solférino
► pendant le siège de 1870

12 : Bal de la Tour de Solférino. C’est là qu’est tué le Garde national Turpin, 1er mort de la Commune, abattu par les versaillais venus enlever les canons le 18 mars 1871. Personne n’a été inquiété pour ce meurtre-là !...
15 : Emplacement du moulin de la Turlure, construit en 1770 par la famille Debray, célèbre dynastie de meuniers de Montmartre : les futurs propriétaires du Blute-Fin, alias le Moulin de la Galette.
16 : Restaurant "Le Rocher suisse", lieu de réunions socialistes à la fin du 19ème siècle.
Remplacé par la crèche israélite où étaient hébergés 79 enfants juifs déportés par les nazis en 1943.

Plaque apposée sur la crèche israélite

On continue la rue du Chevalier de la Barre par l’escalier


36 : Poste de la Garde nationale, alors 6 rue des Rosiers. Lecomte et Clément-Thomas y sont exécutés spontanément par la foule et leurs propres soldats, l’un pour avoir commandé le feu sur le peuple, l’autre pour le massacre des insurgés de Juin 1848.

Représentation fallacieuse de l’assassinat de Lecomte et Clément-Thomas
► Reconstitution visant à incriminer la Commune

À l’angle de la rue de la Bonne : exécution vengeresse d’Eugène Varlin le 28 mai 1871.
50 Fédérés, dont des femmes et des enfants, seront également abattus sans jugement à cet endroit.

Eugène VARLIN
► Son exécution, peinte par Maximilien Luce

Rue de la Bonne


Elle tient son nom d’une fontaine de la Bonne Eau ou de la Bonne Étoile.
On peut faire une petite halte dans le sympathique parc de la Turlure.

La fontaine de la rue de la Bonne ►

Rue St Vincent


7 : Emplacement de la "maison d’Henri IV", connue comme rendez-vous de chasse du Vert-galant ; une des dernières à Paris recouverte d’un toit de chaume ; démolie en 1908. De nombreuses cartes postales la représentent.

La maison dite d’Henri IV
► peinte par Maurice Utrillo

La rue St Vincent ►

11bis : Emplacement, en 1834, de la maison de Berlioz (petit bas-relief sur la façade de l’immeuble qui l’a remplacée), démolie en 1926. Ici se retrouvaient Liszt, Chopin, Eugène Sue, Jules Janin, Alfred de Vigny

La maison de Berlioz par Utrillo
► et ses poulbots

Nous laissons à droite la

Rue Becquerel


7 : Domicile de Paul Éluard au 1er étage, de 1932 à 1934.
À l’angle de la rue du Mont Cenis (ancienne rue St Denys) : école tenue par Louise Michel à l’époque de la Commune.

Louise MICHEL
► L’école qu’elle dirigeait en 1871

Nous laissons face à nous la suite de la

Rue St Vincent


12 : Pension "La Belle Gabrielle", tenue par Marie Vizier. Maison tant de fois peinte par Maurice Utrillo qui y logea en 1912 (il payait en tableaux).
Y demeura également Jules Depaquit, premier maire de la Commune libre de Montmartre.

La pension de la Belle Gabrielle
► peinte et repeinte par Utrillo

15 : Jardin St Vincent. Jardin sauvage depuis 1985 ; écologique vestige de la forêt montmartroise.

Rue du Mont Cenis vers le haut par les escaliers


C’est l’ancien chemin du pèlerinage de St Denis.
18 : Emplacement de la maison de Mimi Pinson, immortalisée par de nombreuses cartes postales, où séjourna peut-être Van Dongen.

La maison de Mimi Pinson par Utrillo ►

Rue Cortot


6 : Demeure, en 1890, d’Erik Satie, qui gagne sa vie comme pianiste au Chat Noir. Il est amoureux fou de Suzanne Valadon. Il compose là "Gnossiennes", "Airs à faire fuir" et "Danses de travers". Sa maison est transformée en un petit musée surnommé le Placard.

Érik SATIE ►

8-10 : Hôtel Demarne dont le concierge, un certain Julien-François Tanguy dit le "Père Tanguy", immortalisé par Vincent Van Gogh, fabriquait et vendait de la peinture à ses heures. Il connaîtra la prison et les pontons pour sa participation à la Commune de Paris.
Auguste Renoir peint ici "La Balançoire" et "Danse à la campagne" en 1876.

Le père TANGUY par Vincent Van Gogh ►

12 : Musée du Vieux Montmartre. Maison construite pour Jean-Baptiste Dumesnil, dit Claude de la Roze ou Rosimond de son nom de théâtre. Acteur qui avait repris la troupe de Molière et mourut sur les planches comme lui.
Demeure et atelier de nombreux artistes : Van Gogh, Gauguin, Dufy, Poulbot, Reverdy, André Antoine, Léon Bloy, Maximilien Luce (curieux voisinage entre le mystique archi-réactionnaire et l’anarchiste)… Renoir y loue un atelier dans les combles pour peindre son moulin de la Galette en 1876. Suzanne Valadon s’y installe avec son fils en 1893.
C’est là que se trouve aujourd’hui l’original de l’enseigne d’André Gill qui orne le fameux Lapin.

Le musée de Montmartre ►

Rue des Saules vers le bas


10-12 : Demeure, de 1896 à 1910, du "chanteur à la voix d’émeute et de barricades" : Aristide Bruant.

Aristide BRUANT ►

Son jardin, celui de l’ancien manoir de Gabrielle d’Estrée, deviendra le parc de la Belle Gabrielle, où s’installera quelques temps la guinguette du "Butta Parc".

Butta parc
► Le manoir de Gabrielle d’Estrée

Le 9 juin 1929, alors que les promoteurs ont déjà la dent dessus, ce terrain est transformé en 2 nuits en "square de la Liberté" sur l’initiative de Pierre Labric (maire de la Commune Libre) et grâce à la mobilisation des Montmartrois.
En 1933 y sera plantée, par Victor Perrot, la vigne qui s’y trouve encore aujourd’hui et qui fournit tous les ans un "Clos Montmartre" dont les bouteilles valent plus par leur étiquette que par leur contenu, mais dont la vendange fournit aux parisiens l’occasion d’une fête haute en couleurs.

La vigne du Clos Montmartre ►

On continue dans la rue des Saules vers le bas


4 : Le Lapin agile. Il s’est d’abord appelé "Ma Campagne", auberge tenue par Adèle Decerf (la Mère Adèle) en 1860, puis le Rendez-vous des Voleurs et le cabaret des Assassins… jusqu’à ce qu’André Gill, caricaturiste et Communard, peigne en 1880 sa fameuse enseigne, le lapin à Gill, qui lui donna le nom qu’il porte encore aujourd’hui.

Le Lapin A. GILL
► Le Lapin agile

Il est racheté par Aristide Bruant, qui le confie à Frédéric Gérard (Frédé) et Berthe Luc. Ils y accueillent et soutiennent nombre d’artistes de la Butte : Verlaine, Courteline, Léon Bloy, Caran d’Ache, Renoir, Alphonse Allais
Georges Clemenceau y a ses habitudes ; mais aussi plus tard Viktor Lvovitch Kibaltchiche, alias Victor Serge.

En 1910 Roland Dorgelès et sa bande : André Warnod, Léon-Paul Fargue… montent un célèbre canular en faisant peindre avec sa queue par Lolo, l’âne de Frédé, un tableau qu’ils vont présenter au salon comme une œuvre de l’école "Excessiviste", signée Boronali (anagramme d’Aliboron). Les critiques se déchirent sur les qualités picturales de l’artiste avant que Dorgelès ne révèle la supercherie.

Coucher de soleil sur l’Adriatique
► L’artiste : l’âne Lolo, et son maître

Dans ces années du début du 20ème siècle, le fréquentent également des inconnus du nom de Maurice Utrillo, Suzanne Valadon, Francisque Poulbot, Pablo Picasso, Francis Carco
C’est là qu’est proclamée en 1920 l’indépendance de la Commune libre de Montmartre par Jules Depaquit. Avec Poulbot et Suzanne Valadon, ils présentent aux élections, une liste "antigrattecieliste".
Pierre Mac Orlan en fait le décor de son roman "Quai des Brumes", écrit en 1927. Il épouse Marguerite Luc, dite Margot, fille de Berthe (la patronne) et belle-fille de Frédé.

Aller-retour à droite, dans la rue St Vincent


30 : Une des demeures d’Aristide Bruant, en 1910. Il écrit là sa fameuse chanson "Rose Blanche" (rue St-Vin-cent).
Ce sera aussi en 1921 la demeure de Depaquit et le second siège de la Commune libre de Montmartre.
36 : Demeure du poète et critique d’art André Salmon en 1907 et 1908.

On continue à descendre la

Rue des Saules

Rue Caulaincourt à gauche

Rue Lucien Gaulard


6 : Cimetière St Vincent où se trouvent les tombes de nombreux artistes dont Eugène Boudin, Roland Dorgelès, Alexandre Steinlen, Maurice Utrillo, Arthur Honneger, Marcel Aymé, Gen Paul
Les généraux Lecomte et Clément-Thomas y sont inhumés provisoirement avant d’être transférés au Père Lachaise.

La tombe de Maurice UTRILLO
► et celle d’Alexandre STEINLEN

Place Constantin Pecqueur


Square Steinlen et monument au dessinateur suisse installé à Montmartre.

Alexandre STEINLEN
► et le monument qui lui est consacré

Rue Girardon par les escaliers

Place Dalida


C’est dans ces parages que se trouvait la Fontaine du But ou du Buc, ou du Bue, citée par Gérard de Nerval. Elle alimentait un abreuvoir. La brume due à l’humidité qui régnait en ce lieu a probablement donné son nom à la bâtisse voisine ; et c’est sans doute dû au manque de visibilité subséquent qu’on lui a attribué le statut de château...

La fontaine du But
► et la rue de l’Abreuvoir

Allée des Brouillards à gauche


Gérard de Nerval habite ce Château des Brouillards de 1828 à 1833. Il y rédige son “Voyage en Orient”.

Gérard de NERVAL
► Le château des Brouillards

Dans un des pavillons faisant face audit château demeure Auguste Renoir de 1890 à 1894. C’est là que naît son fils Jean, le futur cinéaste.

Auguste RENOIR
► et le pavillon où naquit son fils Jean

Rue de l’Abreuvoir


2 : La Petite Maison Rose peinte par Utrillo. C’est cette toile qui le fait connaître.

Maurice UTRILLO
► la petite maison rose

Rue des Saules à droite

Rue St Rustique à gauche


Ce n’est la plus ancienne rue de la Butte, contrairement à ce qu’indique une inscription à son entrée. Elle ne fut longtemps qu’un chemin de terre parallèle à la rue Norvins, qui s’appelait alors la rue Traînée.
18 : Aux Billards en Bois, lieu de rencontre de nombreux peintres : Pissaro, Monet, Sisley, Cézanne, Toulouse-Lautrec, Renoir, Gauguin. C’est là que Van Gogh aurait peint “la guinguette”.

Aux Billards en Bois
► où Van Gogh aurait peint "la Guinguette"

Vincent VAN GOGH
► Le Guinguette

Rue du Mont Cenis à gauche


11 : Ex épicerie chez Juliette, tenue par Henri Marchénoir et sa femme surnommée Mouton (tout cela ne s’invente pas), qui servit de modèle à Marcel Aymé pour sa "Traversée de Paris" écrite en 1947, dont s’inspira Claude Autant-Lara.
13 : Atelier du peintre et photographe Belge Luc Lafnet ; rendez-vous des Liégeois de Paris où débarqua en 1922 un jeune homme de 19 ans nommé Georges Simenon. Aujourd’hui galerie Roussard. Cette promenade doit beaucoup à André Roussard, son propriétaire, qui est aussi l’auteur, entre autres, d’un "Dictionnaire des lieux de Montmartre".
15 bis : Ex cabaret d’Henriette Ragon dite Patachou (ancienne pâtissière ; on s’en serait douté), où ont débuté de nombreux artistes dont Brassens et Brel. Devenu à la suite d’un divorce conflictuel, chez "Tartempion".

Je refuse que le cabaret garde mon nom...
► je m’en fiche ; si tu veux on l’appellera Tartempion !

Rue du Chevalier de la barre


55 : Emplacement de la première école publique Montmartroise, créée après la Révolution.
42 : La Grange au Bouc, dernière ferme de Montmartre. Permanence électorale de Clemenceau en 1876.
38-40 : Villa décrite par Georges Moinaux, alias Courteline, dans "La maison de mon enfance" en 1877.
Demeure, en 1905, de Léon Bloy.

La rue du Chevalier de la Barre hier
► et aujourd’hui

Rue du Cardinal Guibert


On aperçoit, derrière l’église et le cimetière, le calvaire érigé en 1833 par l’abbé Ottin, dernier de ce type à Paris.

Le calvaire de Montmartre ►

Place du Parvis du Sacré-Cœur


La basilique du Sacré-Cœur est construite officiellement suite aux vœux, tout d’abord d’un certain Alexandre Legentil, puis du cardinal Guibert, archevêque de Paris, à propos de l’Adoration perpétuelle, et financée par souscription ; en fait pour expier les crimes de la Commune... c’est du moins ainsi que l’ont vécu, et que le vivent encore, les successeurs des Communards. Son érection fut donc très polémique. N’oublions pas que la statue d’origine en l’honneur du chevalier de la Barre, symbole des méfaits de l’obscurantisme religieux, avait dans un premier temps été érigée juste en face de son portail.
La première pierre en fut posée le 16 juin 1875. L’édifice ne fut achevé qu’en 1912. Faut-il préciser que, s’il est l’un des monuments préférés des touristes, il n’est pas celui auquel est le plus attaché le sacré cœur (sans majuscule ni trait d’union) d’un certain nombre de Parisiens ?...

Rue Azaïs


Emplacement du pressoir banal de l’abbaye de Montmartre que les vignerons étaient obligés d’utiliser moyennant une redevance à l’abbaye.

Square Nadar


C’est sur cet emplacement, nommé Champ des Polonais, que se trouvaient les canons dont l’enlèvement provoqua le mouvement de révolte qui a marqua le début de la Commune, le 18 mars 1871.

Le champ des Polonais
► et son parc à canons

Une nouvelle statue, par Jean-François Lefebvre, du chevalier de la Barre, torturé et supplicié à 19 ans, en 1765, pour anticléricalisme, a remplacé celle qui fut détruite par les nazis pour récupérer son métal. Elle avait été érigée en 1905, en pleine lutte pour la séparation de l’Église et de l’État, sur le parvis même de la basilique alors en construction — bonjour l’ambiance !... Sa remplaçante a été financée par souscription populaire en 2001. Voltaire avait fait de son martyr le symbole de l’obscurantisme.

Le chevalier de la Barre ; la statue originale
et celle qui l’a remplacée ►

Rue St Éleuthère


Très ancienne voie, qui s’appela d’abord impasse du pressoir.
C’est là que se trouvait le poste de garde du parc à canons de Montmartre, le champ des Polonais, où se déroula une fusillade le 18 mars 1871.

Rue du Mont Cenis


2 : Un temple à la déesse Mars aurait été érigé à l’emplacement du flanc Sud de l’église à l’époque gallo-romaine. Les deux colonnes à l’entrée de l’église St Pierre en seraient des vestiges.
Une nécropole mérovingienne du 7ème siècle a été mise à jour à l’Ouest du mur de clôture du cimetière.
St Pierre de Montmartre conserve une partie de l’église primitive de 1133 ; une des plus anciennes subsistant à Paris avec St Julien le Pauvre et après le clocher St Germain des Prés.

St Pierre de Montmartre ►

Dans le petit cimetière du calvaire, aujourd’hui fermé, se trouvent les tombes de Bougainville, de Félix Desportes (le premier maire de Montmartre) et de la famille Debray, meuniers du moulin de la Galette. Le sculpteur Jean-Baptiste Pigalle y fut inhumé en 1782 mais sa tombe a disparu avec une partie du cimetière lors de la construction de la basilique.


Voir le document joint pour la nomenclature

La tombe de Bougainville
► et celle des meuniers Debray

Transformée en temple de la Raison en 1794, l’église vit installer une station du télégraphe de Chappe sur son clocher. La première transmission Paris-Lille eut lieu à partir de celle-ci le 1er octobre de cette même année.
Pendant la Commune de 1871, la journaliste féministe et socialiste Paule Minck, y crée une école professionnelle gratuite pour jeunes filles. Elle sert aussi d’atelier de confection militaire et de magasin de munitions.

Paule MINCK
► avec Louise MICHEL et Marie FERRÉ

On peut voir un reste de pompe à eau contre le mur du presbytère.
1-3 : Café-restaurant Bouscarat, et hôtel du Tertre.
Séjour de Gaston Couté, poète beauceron et chansonnier montmartrois, en 1911. Connu pour ses poèmes en patois.

Gaston COUTÉ ►

Y demeura également Pierre Dumarchey, dit Mac Orlan.
Bouscarat fut le siège de l’Union Maritime de la Butte Montmartre qui se réunissait dans la salle du 1er étage en 1912.
Cabaret "La Bohème", fréquenté par Suzanne Valadon, le sculpteur Henri Laurens, Vlaminck, Derain, Picasso, Modigliani, Erik Satie, Max Jacob

Hôtel du Tertre, chez Bouscarat
► et la Bohème

5 : Restaurant "Le Moulin Joyeux" où venaient dîner Suzanne Valadon et son fils Maurice Utrillo.

Suzanne VALADON et son fils, Maurice UTRILLO
► Les Coulisses

Rue Norvins


2bis : Emplacement des culs de basse-fosse de la prison des abbesses. Les Bénédictines de Montmartre avaient le droit de basse, moyenne et haute justice depuis 1133. Leur échelle de justice, comportant potence et carcan, se trouvait sur la place du Tertre. La dernière pendaison eut lieu le 28 juin 1775.
Le bâtiment actuel abrita la seconde mairie de Montmartre ; la première se trouvait rue de La Tour d’Auvergne.
Félix Desportes fut le premier maire extra-muros en 1790. Il y eut conflit entre les deux mairies.

La première mairie de Montmartre ►

Café "Le Clairon des Chasseurs à pied", où Marcel Aymé venait faire sa partie de cartes quotidienne.
5 : Restaurant "Chez Tonton", fréquenté par de nombreux peintres : Vlaminck, Dufy, Bernard Buffet, Gen Paul
6 : Restaurant de Mme Lamothe, dite "la Mère Catherine". En 1815, les cosaques occupant Montmartre auraient inventé ici la restauration rapide en introduisant le mot “bistro”, qui signifie “vite” en russe. Mais le terme pourrait aussi venir de la "bistrouille", mélange de vin et de café servi à cette époque (l’équivalent du fameux champoreau de ch’nord).

ANATOLE, garde champêtre de la Commune libre de Montmartre
► La Mère Catherine

Place du Tertre


Elle fut, comme nous l’avons vu, le lieu patibulaire des abbesses de Montmartre, mais aussi un champ de tir à l’arc.
Henri IV y installa son quartier général lors du siège de Paris en 1590. Il en profita pour "dévoyer" la jeune abbesse : Catherine de Beauvilliers, cousine de Gabrielle d’Estrée qu’il allait "enlever" à son tour. Ne l’appelait-on pas le Vert-galant ?...
La place est transformée en parc d’artillerie par la Commune en 1871.
Le 24 décembre 1898, Louis Renault lance une des premières opérations publicitaires pour la promotion de l’automobile en faisant gravir la Butte par un de ses véhicules, afin de prouver leur efficacité dans les côtes.

Renault
► la pub, déjà !...

Rue du Calvaire

Place du Calvaire


1 : Curieuse maison style Arts déco construite pour Maurice Neumont.

Rue Poulbot


Ancienne impasse Traînée, vieille rue pittoresque de Montmartre.

L’impasse Traînée ►

Rue Norvins à droite aller-retour, puis à gauche


8-10 : Cabaret "Le Pichet du Tertre", tenu par Oberto Attilio dit Toto, où débutèrent Mouloudji, Cora Vaucaire, Roger Pierre et Jean-Marc Thibaud, Jean Yanne

Le Pichet du Tertre ►
nor

9 : Cabaret "Le Tire-Bouchon" où Georges Brassens fit ses débuts, ainsi que Jacques Brel, avant d’aller chez Patachou.
18bis : Le Consulat d’Auvergne ; aujourd’hui Ambassade de Savoie, peint par Utrillo et fréquenté par de nombreux artistes : Monet, Sisley, Toulouse-Lautrec, Van Gogh, Díaz, Picasso, Mac Orlan

Le Consulat
►et la rue Nrovins

11 : Ancien château d’eau. Il est aujourd’hui le siège de la Commanderie du Clos Montmartre. Reconversion bien montmartroise !...

Un château d’eau
► voué au culte du vin...

Place Jean Baptiste Clément


Une des seules voies à Paris portant le nom d’un membre de la Commune. Mais c’est, bien sûr, en tant que poète qu’il est ainsi honoré.
Vous remarquerez que son prénom ne comporte pas de tiret, selon la volonté de ses parents.

Place Jean Baptiste Clément
► et la tour Montmartre, disparue

Jean Baptiste CLÉMENT
► le poète Communard

7 : Demeure et atelier d’Amedeo Modigliani de 1907 à 1908.

Amedeo MODIGLIANI
► Autoportrait

Rue Gabrielle à gauche


49 : Demeure de Picasso et de Carlos Casagemas à leur arrivée à Paris en 1900. Casagemas se suicide en 1902.

CASAGEMAS peint sur son lit de mort
► par son ami Pablo PICASSO

32 : Siège de la "Revue anarchiste", dirigée par Élisée Reclus en 1890.

Élisée RECLUS ►

17 : Demeure, de 1914 à 1921, du poète Max Jacob qui écrit là sa "Complainte du Chevalier de la Barre".
En 1919, un jeune homme nommé André Malraux, âgé de 18 ans, vient lui présenter un de ses poèmes.
29 : Siège de l’association Tramway, qui organise dans Paris et ailleurs des balades d’une grande originalité.

Rue Drevet

Rue des Trois Frères à gauche


39 : Le Tremplin, plus petit théâtre de Montmartre avec ses 48 places ; théâtre école de mime créé par Pinok et Matho en 1990.

Le Tremplin ►

23 : Georges Clemenceau ouvre un dispensaire qu’il dirige en tant que médecin de 1870 à 1889.
Ce sera par la suite le siège de la revue anarchiste "La Sociale", créée le 12 mai 1895 par Émile Pouget, syndicaliste révolutionnaire fondateur également du "Père Peinard".

Georges CLEMENCEAU
► et son dispensaire

Alexandre Steinlen ouvre dans cette rue son propre théâtre d’ombres à l’enseigne de la Pie Borgne, que décrit Georges Courteline dans "Les Linottes".
On y trouve aussi le café des Enfants Terribles, fréquenté par Guillaume Apollinaire.
Georges Braque y demeure à son arrivée à Paris, à 18 ans, en 1900-1901.
Mais ces différentes adresses nous restent inconnues…

Rue Tardieu


1 : Demeure, de 1906 à 1914, du romancier Pierre Souvestre, créateur du personnage de Fantômas qu’il fait habiter à la même adresse.
Demeure également de son secrétaire, Marcel Allain, qui continuera la série.
1bis : Demeure de Pierre Dumarchey, dit Mac Orlan, à partir de novembre 1934.

Place St Pierre

Montmartre vu d’avion
► et la place St Pierre du haut du Sacré-Cœur

Rue de Steinkerque

Métro Anvers

Fin du parcours


Tout commentaire ou complément ; toute précision, remarque, correction... à propos de ce parcours, seront évidemment les bienvenus.

Contact :
parisrevolutionnaire@gmail.com