QUAND LA COLÈRE MONTE… À MÉNILMONTANT

Samedi 15 juin 2013 // ► MÉNILMONTANT


Nous partirons du métro Ménilmontant, sur le boulevard du même nom.

Nous sommes une fois encore sur le tracé du mur des Fermiers généraux. Jusqu’en 1860, il marque les limites de la ville. Ménilmontant n’est alors qu’un village semi-campagnard, mais il va vite se peupler des nombreux ouvriers qui arrivent dans la capitale, trop pauvres pour loger dans les quartiers du centre en pleine restructuration haussmannienne. Comme à Belleville tout proche, cette importante population ouvrière va constituer pendant plus d’un siècle un des viviers de la révolte populaire.

Boulevard de Ménilmontant

137 : Nous ne nous lasserons jamais d’admirer les bouches de métro style Art Nouveau conçues par Hector Guimard. Celle-ci date de 1903.
138-140 : Emplacement de la salle Graffard, où la proposition de candidature d’Albert Theisz — un des premiers militants de l’Association Internationale des Travailleurs, ex membre de la Commune nommé par elle directeur des Postes — est acclamée lors d’une réunion électorale de l’Alliance Socialiste Républicaine, le 4 janvier 1881, peu après son retour d’exil en Angleterre. Il ne se présentera pas malgré tout, sa santé étant déjà très dégradée. Il mourra 6 jours plus tard.
Le 11 décembre de la même année, Prosper-Olivier Lissagaray donne en cette même salle, pour financer un monument à sa mémoire, une conférence sur "l’Histoire du prolétariat dans nos révolutions".

Rue de Ménilmontant

1-2 : Façon d’illustrer notre introduction, la première chose que nous allons rencontrer dans cette rue — en imagination bien sûr — c’est une barricade, dite de la "chaussée de Ménilmontant". Nous devrions dire en fait "plusieurs barricades", puisque tant en juin 1848 qu’en mai 1871, de violents affrontements opposèrent ici les troupes de "l’Ordre" aux Insurgés : les "géants de 48" dans le premier cas ; les Communards dans le second.
4 : C’est ici que se trouvait l’entrée de la salle Graffard, aux armes de France, dont nous avons déjà parlé. Des réunions politiques publiques s’y déroulaient à la fin du Second Empire, auxquelles participa Louise Michel.
27 : Ici aussi eurent lieu cinq réunions politiques, à la même époque, dans une salle appelée "le Grand Pavillon de Ménilmontant".
Du 28 au 40 se tenaient des "répartitions", c’est-à-dire des magasins mutuellistes, de la Bellevilloise, une coopérative ouvrière dont nous reparlerons plus loin. Au 28, c’était la "Maison de nouveautés" ; au 30, depuis 1920 "la Chope", une brasserie-restaurant où Maurice Thorez, candidat aux élections législatives de 1930, tenait sa permanence électorale. Elle fut à ce titre saccagée par la police le 12 janvier ; au 34 un magasin d’alimentation créé en 1903 dont la devise, "chacun pour tous, tous pour chacun", était inscrite sur la façade ; et au 40 une boucherie, charcuterie, triperie de la même Bellevilloise, qui fonctionna de 1910 à 1934.

Au 24, nous pénétrons pour la traverser dans la cité du Labyrinthe

Rue des Panoyaux à gauche

12 : Demeure d’Émile Dutil, membre du Comité Central de la Garde nationale en 1871.

Rue Delaître

20 : Siège à partir de 1869 de la coopérative "l’Économie ouvrière", devenue "l’Union ouvrière" en 1872 ; la premières coopératives de consommation du 20ème arrondissement.

Rue de Ménilmontant à gauche

Rue Julien Lacroix

2 bis : Dans l’église Notre-Dame de la Croix se réunissait pendant la Commune un club dont le public était essentiellement féminin. Il était animé entre autres par Paule Minck.
Ce club vota le 24 mai 1871, pendant la Semaine sanglante, en faveur de l’exécution des otages détenus par la Commune.
16 : Il y avait là un petit bois, voisin du passage Ronce disparu, où furent massacrés le 25 juin 1848 des hommes arrêtés sans armes, simplement parce-que leurs mains sentaient la poudre.
C’est dans cette rue qu’Antoine Arnaud, dit Antoine Arnault, membre de la Commune élu par le 3ème arrondissement, parvint le 28 mai 1871 à se réfugier chez sa sœur qui le cacha jusqu’à ce qu’il puisse s’enfuir en Angleterre.

Rue d’Eupatoria

Rue de la Mare à droite

Elle longeait le cours du rû de Ménilmontant, un ruisseau qui descendait de Belleville et alimentait le Grand égout qu’il rejoignait vers l’actuelle place de la République.

Place de Ménilmontant

Rue des Amandiers

58 : Demeure de Delahaye, trésorier de la commission de propagande du 3ème groupe de l’Association Internationale des Travailleurs en 1870.
Il y avait dans cette rue, à partir de 1843, un local de la Ligue des Justes, une organisation qui rassemblait des travailleurs et des intellectuels allemands, nombreux dans Paris à cette époque. Karl Marx et Friedrich Engels y participèrent lors de leur séjour dans la capitale. La police intervint lors d’une réunion, en mars 1847. Adolph Junge, ouvrier ébéniste qui la dirigeait, fut arrêté et expulsé.

Rue des Panoyaux à gauche

Rue des Plâtrières à droite

Avant 1848, le four à pain de la "Boulangerie véridique" fut établi dans cette rue, alors impasse des Carrières, à l’initiative d’un groupe fouriériste dissident appelé "le Nouveau Monde".

Rue Sorbier à gauche

Rue de Ménilmontant à gauche

Nous laissons sur notre droite la rue Henri Chevreau

5 : Siège de la Fédération communiste révolutionnaire, fondée en 1910, qui devint la Fédération communiste anarchiste en 1912. Il s’y tint de nombreuses réunions antimilitaristes, en particulier contre la loi des "trois ans".
10 : Adresse de la première répartition de la Bellevilloise, ouverte en 1880. Ce local abritait également le siège de l’Agence générale des docks, dirigée par un certain Martel.
Il existerait encore dans cette rue un puits en eau dans une ancienne boulangerie. Mais où ?

Place de Ménilmontant

Rue de la Mare

Elle nous conduit à une passerelle qui enjambe la ligne de chemin de fer de Petite ceinture. Cette dernière émerge ici sur quelques dizaines de mètres entre le tunnel de la rue Sorbier et celui de Ménilmontant qui s’engouffre sous la rue des Couronnes. C’est ici que se trouvait autrefois la station Ménilmontant.
Au déboucher de ce tunnel du côté des Buttes Chaumont se déroula un épisode héroïque de la Libération de Paris. Le 23 août 1944, Peter Menden, un ouvrier métallurgiste allemand de Cologne, militant Communiste et membre des FTP, permit la capture, malgré l’assassinat d’un premier parlementaire, d’un train de munitions allemand bloqué dans le souterrain.

Nous continuons la rue de la Mare

36-38 : Regard de la Roquette de l’aqueduc de Belleville, qui alimentait le couvent de la Roquette. Il avait été aménagé par Philippe Hurault de Cheverny en 1575, et fut restauré en 1812.
60 : Magasin d’alimentation générale, de quincaillerie et d’articles de ménage de la Bellevilloise créé en 1903.
86 : Le décor en mosaïque de cette ancienne poissonnerie mérite bien un petit crochet.

Si l’on n’a pas pu couper par le passage du 38 rue de la Mare,
on prend la rue des Savies

Rue des Cascades à droite

2 : Pharmacie de la Solidarité mutuelle des coopérateurs, officine ne vendant qu’aux sociétaires de la Bellevilloise.
17 : Regard des Messiers, du nom d’une "dynastie" de gardes-champêtres qui officiaient en ce lieu sous l’ancien régime ; un autre regard de l’aqueduc de Belleville, datant d’avant 1457.
42 : Emplacement de la fontaine des Savies ; aujourd’hui regard St Martin, du 14ème siècle, qui alimentait — comme son nom l’indique — l’aqueduc amenant les eaux de Belleville au prieuré St Martin des Champs.
44 : Jardin et maison de Casque d’or, où fut tournée la scène de la guinguette dans le film de Jacques Becker, avec Simone Signoret et Serge Regiani, en 1952.

Rue de Ménilmontant à gauche

103 : Pharmacie de la Solidarité, appartenant à la mutuelle des coopérateurs de la Bellevilloise. Officine ne vendant qu’aux sociétaires de la Bellevilloise.
94 : Siège social du Club athlétique socialiste de la Bellevilloise, fusion du Club athlétique socialiste de Ménilmontant et du Cercle sportif de la Bellevilloise ; un des premiers clubs sportifs ouvriers de la capitale, fondé en 1909.

Rue Boyer

19-21 : Siège de la Bellevilloise, coopérative ouvrière fondée le 21 janvier 1877 par des ouvriers mécaniciens inspirés par le proudhonisme. Elle était conçue à la fois comme un lieu d’action sociale et d’activité syndicale et politique.
Elle compta jusqu’à 14 000 membres et tint 40 magasins qui leur étaient réservés ; les fameuses "répartitions" dont nous avons déjà croisé quelques établissements.
Camille Langevin, mécanicien, ami d’Augustin Avrial, membre de l’Association Internationale des Travailleurs, ex membre de la Commune, travailla à la Bellevilloise en 1905.
Le Congrès socialiste de Paris, présidé par Louis Héliès, se tint dans la Salle Jean Jaurès en août 1910.
La Bellevilloise devint "Maison du peuple" en 1910. Elle abritait plusieurs salles de réunions dont la salle Jaurès et la salle Babeuf, une bibliothèque, un café… et accueillait de multiples activités dont une université populaire.
La Ligue du droit des femmes y organisa le 26 avril 1914 un scrutin en faveur du vote féminin.
La première journée du congrès du Parti socialiste s’y déroula le 6 octobre 1918.
Le 24 mai 1924, elle passa sous la direction du PCF. La Section communiste du 20ème arrondissement y décida, en présence d’Alfred Costes et de Pierre Sémard, la remise d’un drapeau de la Commune de Paris au Soviet de Moscou.
Le 7ème congrès du Parti communiste français s’y déroula à partir du 11 mars 1932.
La même année, le groupe Octobre y donna plusieurs représentations.
Le Rassemblement national populaire de Déat s’y installa pendant l’Occupation.
Mais entre temps, elle avait fait faillite en 1936, suite à la chute de la "Banque ouvrière et paysanne".

23 : La Maroquinerie est un ancien local de la Bellevilloise, transformé en usine de maroquinerie de 1946 à 1997. Elle abrite aujourd’hui une salle de spectacles et un café littéraire.
Elle accueillait entre deux guerres le patronage de la Bellevilloise, l’Entente des pupilles communistes, l’Orphéon rouge… Elle fut fréquentée entre autres par le jeune Henri Krasucki.
25 : Salle Lénine ; le cinéma de la Bellevilloise. Elle projetait les films soviétiques ; entre autres "le Cuirassé Potemkine" et "la ligne générale" le 20 décembre 1934.
L’association "Ciné Liberté" y présenta en avant-première "La Vie est à nous" de Jean Renoir le 7 avril 1936.
Sa façade est sans doute la seule à Paris à être encore ornée d’une faucille et d’un marteau. Il faut aller au cimetière de St Denis pour trouver le même emblème sur la tombe de Pierre Degeyter, et à Bobigny pour voir un buste de Lénine dans le jardin d’une ancienne mairie. Étonnant que les "gommeurs" d’Histoire ne les aient pas encore fait supprimer !...

Rue de la Bidassoa à droite

Rue Juillet aller-retour

4 : Emplacement du dispensaire de la Solidarité, créé en 1905 par la mutuelle des coopérateurs de la Bellevilloise. Danielle Casanova y pratiqua des soins dentaires de 1936 à 1939.
Dans les années 1930, un poste de secours y était prévu chaque année à l’occasion de la commémoration de la Commune, en prévision des affrontements qui se produisaient systématiquement avec la police au cimetière du Père Lachaise.

Rue de la Bidassoa à gauche

21 : Barricade de la rue des Partants où fut arrêté, le 26 mai 1871, pendant les combats de la Semaine sanglante, le banquier Jecker, interpellé par Clavier, commissaire de police de la Commune, pour avoir joué un rôle déterminant dans le déclenchement de l’inique guerre du Mexique par "Napoléon le petit".

Rue d’Annam par un escalier

Ce chemin était réputé pour son panorama sur Paris. Fieschi, Pépin et Morey vinrent ici pour la préparation de l’attentat contre Louis-Philippe 1er qui eut lieu le 28 juillet 1835 sur le boulevard du Temple.

Rue Villiers de l’Isle Adam à gauche

12 : C’est ici, sur la barricade de la rue des Partants, que Clavier arrêta Jecker.
30 : On peut prendre le bien sympathique passage des Écoles aller-retour, pour rejoindre au 10 de la rue Orfila le dernier atelier de passementerie de Paris ; l’entreprise Verrier.
54 : Imprimerie de Monsieur Juvenel, qui tira clandestinement pendant l’Occupations le journal "France d’abord", mais aussi quantité de faux papiers dont 36 000 fausses cartes d’identité, entre 1942 et 1944.

Rue des Pyrénées aller-retour à droite, puis à gauche

234 : Planque de Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon, membres d’Action Directe, découverte par la police le 27 mars 1980.

Rue du Retrait

29 : Emplacement de la maison natale de Maurice Chevalier, qui vint au monde le 12 septembre 1888. Il oublia parfois un peu la France, surtout pendant l’Occupation ; mais cela ne l’empêchait pas de chanter "Ménilmuche".
Avec un peu de chance, nous pourrons couper par le passage du Ruisseau de Ménilmontant. Sinon, nous devrons continuer jusqu’au prochain carrefour.

Rue de Ménilmontant à gauche aller-retour, puis à droite

104 : Demeure de Mme Toillard, la grand-tante d’Eugène Dabit, l’auteur du roman "Hôtel du Nord", dont Marcel Carné tirera un chef-d’œuvre cinématographique. C’est chez cette tante que Dabit entend dans son enfance les récits de la Commune qui inspireront son œuvre.
113 : La cité de l’Ermitage ; une cité ouvrière typique du 20ème arrondissement.
119 : Les frères Edmond et Jules de Goncourt sont élevés à l’orphelinat de St Vincent de Paul de 1822 à 1830.
André Marty, meneur de la mutinerie des marins de la Mer Noire, devenu dirigeant au sein du Parti communiste français, habita la rue de Ménilmontant à une adresse qui nous reste inconnue.

Nous croisons la rue des Pyrénées

268 : C’est à cette hauteur que se trouvait la barricade érigée pendant la Commune dans la rue de Puebla, à l’intersection de la rue de Ménilmontant. Elle a été immortalisée par une célèbre photo sur laquelle on reconnait l’immeuble inchangé qui fait l’angle. L’affrontement y fut particulièrement violent. Les versaillais y abattirent froidement soixante Fédérés après les combats, le 28 mai 1871.

Continuons dans la rue de Ménilmontant

Rue de la Chine

Passage des Soupirs

Un de ces sympathiques passages dont le 20ème arrondissement a le secret.
13 : Un puits, dans ce jardin, ajoute à la note champêtre du lieu.

Rue des Pyrénées à gauche

Rue Orfila à gauche

Rue du Cambodge

13 : Siège de l’université populaire "La Semaille", fondée en juillet 1900 par Philippe Landrieu, du Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire, avec Marcel Mauss. Elle compta jusqu’à 238 membres.

Rue des Gâtines à gauche

Nous croisons la rue de la Chine

4 : L’hôpital Tenon
Joseph Pleigneur, dit Manda, poignarde Leca sortant de Tenon avec Amélie Hélie ou Élie, dite Casque d’Or… Ce règlement de comptes entre apaches, survenu en 1902, donnera à Jacques Becker la matière de son chef-d’œuvre cinématographique.
Édith Giovanna Gassion, la future Édith Piaf, nait prosaïquement à la maternité de l’hôpital Tenon, le 19 décembre 1915, et non sur le trottoir de la rue de Ménilmontant comme le veut la légende.
Nestor Ivanovitch Makhno, militant anarchiste ukrainien réfugié à Paris, meurt dans cet hôpital le 25 juillet 1934. Il sera inhumé au columbarium du Père Lachaise.
Un service de traitement par le radium est inauguré ici le 20 novembre 1922.
Et c’est également l’hôpital Tenon qui réussit la première fécondation in vitro aboutissant à la naissance de triplés, le 4 janvier 1985.

Avenue Gambetta à gauche

93 : C’est approximativement ici, à l’angle des rues de la Chine et des Basses Gâtines, qu’eut lieu l’exécution du banquier Jecker dont nous avons déjà parlé plus haut.
95 : Immeuble remarquable construit par l’architecte Bocage et décoré par le céramiste Alexandre Bigot.
119 : Demeure d’Émile Landrin, à l’ex n° 257 de l’avenue de la République qui montait alors jusqu’ici. Il avait été secrétaire-correspondant du second Bureau de l’Association Internationale des Travailleurs. Blessé pendant la Semaine sanglante, il parvint à s’enfuir et se réfugia à Londres. Il habita ici après l’amnistie et son retour d’exil en 1883.

Nous laissons à droite la rue Dupont de l’Eure

20 : Lieu de réunion d’un groupe de Résistants des PTT constitué dès 1940 par Marcel Renaudin, Marie-Thérèse Fleury, et Jean Bévillard. Ils s’étaient spécialisés dans la collecte d’armes et de renseignements, mais permettaient aussi à des familles juives de toucher des mandats venus de la zone Sud. Jean Bévilard et Marie-Thérèse Fleury furent arrêtés en 1942.

Rue du Surmelin

Rue du Capitaine Marchal

Rue Étienne Marey à droite

4 : Demeure d’Hélène Vivet, voisine et amie de Karl Schoënhaar. Elle était agent de liaison des Bataillons de la Jeunesse. Arrêtée, elle fut déportée à Ravensbrück en 1942.
6 : Demeure de Karl Schoënhaar, réfugié allemand membre des Jeunesses Communistes. Son appartement servait depuis 1940 de dépôt d’armes et d’atelier de réparation. Monsieur Leblois, le concierge de l’immeuble, était dans la confidence. Karl faisait partie des organisateurs des premiers attentats antinazis à Paris. Il sera fusillé au Mont Valérien en 1942.

Rue Irénée Blanc par les escaliers

Nous pénétrons dans un superbe lotissement de 89 pavillons construits à partir de 1906 par la société "La campagne à Paris". Prenons le temps de flâner quelques minutes, par la rue Jules Siegfried, dans ce havre de paix à deux pas du périphérique.

Rue Pierre Mouillard à gauche

Rue du Capitaine Ferber à droite

Rue Maurice Berteaux

Rue Stanislas Meunier aller-retour

8 : Demeure d’Henri Krasucki avec Paulette Sliwka. Sous le pseudonyme de Bertrand, il faisait alors partie de la section juive de la MOI. Sa mère habitait 31 rue Pelleport. C’est suite à la filature de cette dernière par une brigade spéciale des renseignements généraux français qu’il fut arrêté ainsi que sa compagne le 23 mars 1943, et déporté à Auschwitz puis à Buchenwald.

Rue Maurice Berteaux à droite

Boulevard Mortier à droite

67 : Le 24 août 1944, le groupe FTP de Saint-Fargeau, commandé par Louvigny, et auquel participe Peter Menden, un militant allemand, attaque une colonne de SS sur une barricade située à l’angle de la rue de la Justice. Louvigny est tué, et Menden grièvement blessé.

Rue de la Justice par les escaliers

22 : Passage Boudin, ruelle pittoresque le l’Est Parisien.
40 : Emplacement des "fourches patibulaires" de la seigneurie de Charonne.

Rue du Surmelin à gauche

Rue du Groupe Manouchian

36 : Sur cet immeuble, une plaque commémore le placardage de "l’Affiche rouge" le 1er mars 1944. Elle a été apposée le 21 février 1999.

Rue Saint-Fargeau à gauche

Elle traverse l’ancien parc du château de Saint-Fargeau dont faisait partie la Butte Beauregard, à l’emplacement de l’actuel cimetière de Belleville ; le point culminant de la capitale à 128,508 mètres d’altitude.
Et c’est logiquement là que Claude Chappe installe son télégraphe pour établir la première transmission avec un autre poste situé à St Martin du Tertre. Nous sommes le 12 juillet 1793, et la population du voisinage va dans un premier temps détruire son installation, pensant qu’il tente de faire des signaux à un quelconque ennemi de la Nation.

Nous croisons la rue Pelleport

128 : Ici se trouvait l’entrée du château de Ménilmontant, appartenant à la famille de Saint-Fargeau.

Rue de Ménilmontant

C’est en descendant cette rue au retour d’une promenade que Jean-Jacques Rousseau est renversé par un chien le 24 octobre 1776 ; épisode qu’il raconte dans la seconde de ses "Rêveries du promeneur solitaire".
147 : Nous pénétrons dans le square de Ménilmontant
145 : Le bâtiment que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de "Maison des saint-simoniens" fut d’abord une maison de santé ouverte en 1826 par le docteur Philippe Pinel, médecin aliéniste réputé pour avoir libéré les "fous" de leurs chaînes à l’hôpital de la Salpêtrière. On a, dans cette histoire, comme c’est souvent le cas, quelque peu oublié le rôle du surveillant Jean-Baptiste Pussin, dont les pratiques novatrices furent à l’origine de cette sage disposition.
Mais revenons aux Saint-simoniens. Trahissant largement la pensée de leur inspirateur, le philosophe Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon — un de ces "socialistes utopiques" du début du 19ème siècle — les "pères" Prosper Enfantin et Saint-Amand Bazard créèrent ici le 6 juin 1832 une communauté exclusivement masculine de 40 "fils", menant une vie d’inspiration monacale ; vœu de chasteté excepté... Parmi eux, de futurs maîtres de l’industrie et de la finance : Michel Chevalier, Olinde Rodrigues, Ferdinand de Lesseps, les frères Émile et Isaac Pereire
Dès le mois d’août suivant, la secte fut fermée par la police ; Enfantin et Chevalier condamnés à 1 an de prison pour atteinte aux bonnes mœurs.

Nous ressortons du square par le passage des Saint-simoniens

Rue Pixérécourt à droite

Rue de la Duée

27 : Siège, entre 1902 et 1908, de la Ligue de la Régénération Humaine, organisation néo-malthusienne fondée par Paul Robin en 1896.
Siège également, par la suite, de la revue "Génération consciente, fondée par Eugène Humbert" à laquelle collabora Sébastien Faure ; revue bimensuelle d’étude sur la question de la procréation.

Passage de la Duée

Il date de 1877. Il était réputé, il y a quelques années encore, être la voie la plus étroite de Paris. Il faisait alors 65 mètres de long, et 60 centimètres de large.

Rue Pixérécourt à droite

32 : Encore une répartition de la Bellevilloise ; un magasin d’alimentation, de boucherie-charcuterie et d’articles de ménage créé en 1894.
75 : Et encore un vieux puits mitoyen comblé dans la cour.
80 : Ici se trouvait le "Clos de Belleville", le dernier vignoble du secteur, disparu en 1904.
86 : Une belle "folie", typique des maisons de campagne de la fin du 18ème siècle. Les folies n’étant pas forcément des endroits où l’on en faisait — des folies ; encore que la confusion ne soit pas forcément anodine —, mais des pavillons entourés de "feuillages".

Rue Charles Friedel

Rue Olivier Métra à droite

Rue de l’Ermitage

Rue des Rigoles à gauche

Dans cette rue se trouvait la maison de la famille d’un garde national qui hébergea Maxime Lisbonne, "le d’Artagnan de la Commune", blessé sur la barricade du Château d’Eau le 25 mai 1871. Il se fit prendre un peu plus tard, en tentant de sortir de Paris par la porte des Lilas, par un contrôle des prussiens. Ces derniers le livrèrent aux versaillais qui ignorèrent tout d’abord son identité, jusqu’à ce qu’un autre blessé qui l’avait reconnu le trahisse involontairement en le saluant par son nom.

Rue du Guinier

Rue des Pyrénées à gauche

Cité Leroy aller-retour

Un petit coin de campagne à Paris.

Villa de l’Ermitage

Passage typique à la limite de Belleville et de Ménilmontant, ouvert en 1812.

Rue de l’Ermitage à droite

Rue Fernand Reynaud

Rue des Cascades à droite

Rue des Couronnes

45 : Emplacement du cabaret du Pistolet, tenu par un certain Savard, où aurait été arrêté Louis Dominique Cartouche le 14 octobre 1721 par les policiers Cortade de Bernac et Duchatelet, sur dénonciation de Gruthus ; une balance, comme on dirait aujourd’hui. Il semble que ce soit le lieu le plus probable de cette arrestation par ailleurs bien controversée ; sans doute en fonction de rivalités publicitaires entre les établissements de l’époque.
C’est dans cette rue que se rassemblèrent le 21 janvier 1871 les Blanquistes qui, dirigés par Henri Place dit Verlet, Amilcare Cipriani, Théo Fisher, Gilbert Lavalette et Greffier, se préparaient à attaquer la prison de Mazas pour délivrer Gustave Flourens et Henry Bauër. Ces derniers étaient incarcérés suite à la manifestation qui avait envahi l’Hôtel de Ville le 31 octobre 1870 pour réclamer la poursuite de la guerre contre la Prusse.
C’est également rue des Couronnes que fut créée en janvier 1908 la coopérative de production "Les Abeilles", sous la houlette de la Fédération des travailleurs de l’habillement.

Villa Castel

Passage typique du 20ème arrondissement.
Nous l’empruntons à hauteur du 81 de la rue des Couronnes.

Rue du Transvaal

9 : Siège de la "Lutte de classe", revue théorique de la Ligue Communiste.

Rue des Envierges

11 : Siège de la revue Trotskyste "La Vérité" en 1932.

Villa Faucheur

48 : Planque du militant anarchiste Émile Henry. C’est ici qu’il prépara l’attentat à la bombe du 12 février 1894 à l’hôtel Terminus de la gare St Lazare.

Allée du Père Julien Dhuit

Rue Piat à droite

32 : Demeure en 1947 de l’humoriste Fernand Raynaud, auteur de sketchs qui ont laissé de nombreuses expressions du langage populaire, telles que "y a comme un défaut" ou "dis tonton, pourquoi tu tousses"…
Albert Ouzoulias, dirigeant des Bataillons de la Jeunesse au sein des FTP, eut dans cette rue une des nombreuses planques où il vécut pendant l’Occupation avec Cécile et sa mère, Edwige. Malgré toutes les précautions, il échappa de peu ici à une arrestation suite à un stupide concours de circonstances, le 23 février 1942.

Nous pénétrons dans le parc de Belleville

Nous en ressortons par la rue Julien Lacroix

Rue Vilin

50 : Demeure d’Adolphe Bouit, membre du Comité Central de la Garde nationale en 1871, dans ce qui était alors le passage Dubois.

Rue des Couronnes à droite

Rue Bisson

10-12 : Emplacement des "Montagnes de Belleville", dites "de Santé", créées en 1817 par Jean-François Rozet ; une attraction introduite en France par les cosaques en 1815, qui devait pour cette raison prendre par la suite le nom de "montagnes russes".

Rue de Pali-Kao à gauche

Elle célèbre une victoire de l’impérialisme français, remportée en Chine le 21 septembre 1860 sous Napoléon-Badinguet, par le général Cousin-Montauban qui fut nommé pour cet exploit comte de Pali-Kao. Les chinois ont gardé un souvenir ému de ce contact avec la France. Ils montrent encore à certains visiteurs du Palais impérial de Pékin des jarres dont l’or a été gratté par nos glorieuses troupes lors de son pillage. Le palais d’Été avait, lui, été totalement détruit...

Rue Francis Picabia

Rue du Pressoir

5 : Demeure de Louis Charles Maljournal, membre du Comité Central de la Garde nationale en 1871, dans ce qui était alors l’impasse Célestin.

Rue des Maronites à droite

37 bis : Emplacement d’une association culturelle berbère, un des lieux de prédilection de l’écrivain militant Kateb Yacine à la fin des années 60.

Boulevard de Belleville à gauche

Métro Ménilmontant

Fin de notre parcours